Grossesse

« Tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur… »

« Bébé ventre ! » Très souvent, les petits enfants, autour de 2-3 ans, ont un sixième sens : ils devinent, bien avant les grandes personnes, que leur maman est enceinte. Mais comment, avec le temps, le nouveau bébé est-il rendu de plus en plus concret pour eux ?

Vous avez déjà un enfant ? Il sait peut-être déjà pour cette grossesse, à votre insu. Vous voulez le mettre au courant en bonne et due forme ? En général, c’est un projet positif que vous lui présentez : « Un petit frère ou une petite sœur va arriver… » Mais comment, au fil des jours, le lui expliquer ? En zoomant sur ce qui se passe dans le ventre de maman ? En évoquant le cycle de la vie ? En parlant de la famille qui va s’agrandir ? Des changements à venir ? À vous d’imaginer votre scénario perso. Il y a, en fait, tellement de façons de faire… un peu à l’image des livres jeunesse racontant la grossesse et l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur. Ceux-ci sont une belle entrée en matière. Même si rien ne remplace les paroles vraies et spontanées de maman et papa !

Neuf mois, c’est long et abstrait

Votre enfant de 2-3 ans n’a pas la même notion du temps que vous. C’est quoi, neuf mois pour lui ? « Beaucoup de parents attendent longtemps avant de parler de la grossesse à leur aîné·e, persuadés qu’il ou elle ne va pas comprendre ce que représentent ces neuf mois, observe Reine Vander Linden, psychologue clinicienne. Je ne suis pas certaine que cela soit une bonne idée, parce que l’enfant perçoit bien que quelque chose se passe. Les parents ont tout intérêt à lui en parler au moment où ils se sentent prêts à le faire. Et inutile de revenir sans cesse là-dessus, sinon cela finira par être lassant pour lui ! Il en parlera lui-même de toute façon et il entendra sûrement ses parents en parler. »

Pour donner quelques repères à votre aîné·e, vous pouvez, par exemple, lui dire que la naissance est prévue « dans beaucoup de dodos » ou faire appel aux saisons (« Bébé sera là quand les arbres seront rouges »).

Ce bébé, pour lui, c’est quoi ?

Parlez à votre grand·e de cette nouvelle naissance, de ce bébé à venir au rythme de ses questions ou au rythme de ce que vous vivez comme parents. Par exemple, votre émotion lors d’une échographie.

N’oubliez pas que, pour un enfant de 2-3 ans, le bébé dans le ventre de sa maman n’est pas concret en soi. « Il va se concrétiser dans la fatigue de sa maman, dans ses mouvements d’humeur plus marqués, dans l’inquiétude de ses parents quand la grossesse ne se déroule pas bien, au moment où on peint la chambre du bébé… », précise la psychologue.

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Il va être détrôné ? Il va être jaloux ?

Votre enfant de 2-3 ans sent bien, à travers le « très concret » de sa vie, qu’il n’est plus au centre de vos préoccupations. Vous, sa maman, avez peut-être besoin de beaucoup de repos et faites plus que d’habitude des siestes. Ou vous en avez, par moments, marre qu’il vous sollicite tout le temps… Vous vous montrez moins disponible pour lui. « C’est à travers cette disponibilité modifiée qu’il saisit les changements dans l’air et qu’il peut éprouver de l’inquiétude », commente Reine Vander Linden.

De votre côté, attendant votre second enfant, vous vous tracassez pour le premier, comme pas mal d’autres mamans : « Je lui fais un sale coup », « Comment va-t-il le prendre ? », « Il va se sentir abandonné », « Il va m’en vouloir », « Il va être jaloux », « Vais-je avoir assez d’amour et de patience pour deux enfants ? »… Et peut-être que vous n’arrêtez pas de lui répéter : « Tu sais, mon loulou, je ne t’abandonne pas », « Je serai toujours là pour toi », « Je t’aimerai toujours »… Votre préoccupation pour votre bébé in utero est réelle, et l’enfant le sent. À travers vos éventuelles paroles, il perçoit aussi que des choses risquent de se produire, même s’il ne sait pas exactement quoi. « En rassurant leur enfant, beaucoup de mamans se rassurent elles-mêmes de leur peur de le trahir et de le mettre en situation de jalousie », observe Reine Vander Linden. Et d’ajouter : « De toute façon, il sera détrôné. Alors, plutôt que d’imaginer des stratégies pour qu’il ne le soit pas, c’est plus intéressant de l’aider à accepter le réel et les frustrations qui iront avec. Parce qu’il n’y aura pas que des frustrations, il y aura aussi beaucoup de bonheur, de partage, un élargissement du champ des explorations… »

Très vite, sans doute, vous allez vous rendre compte que la coexistence entre votre aîné·e et le bébé est possible. « Il y a des enfants qui viennent caresser le ventre, apporter des jouets au bébé in utero, lui parler. Il y en a d’autres qui tapent sur le ventre. Et il y en a qui font les deux. »

ZOOM

Il est fasciné par les gros ventres !

Qui ne l’est pas ? Un gros ventre attire inévitablement les regards, des adultes comme des enfants. « Chez les petits autour de 2-3 ans, cette fascination se couple avec la découverte de leur corps et du corps adulte et avec la découverte des différences sexuelles, explique Reine Vander Linden, psychologue clinicienne. Ils essaient de toucher les seins ou le zizi. Alors, imaginez leur fascination face à un gros ventre, un pur mystère ! Ils cherchent à soulever le pull ou la robe pour voir ce qu’il y a en dessous. C’est que toutes les femmes n’ont pas un gros ventre… »

En attendant bébé

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