Grossesse

Expression abdominale, actes à vif et point du mari : voilà des violences obstétricales auxquelles une femme sur cinq est confrontée au moment de son accouchement en Belgique francophone. 4 226 participantes ont témoigné dans le cadre d’une enquête de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée. Les questions portaient sur le contexte d’accouchement au sens large. Celles qui ont coché l’une de ces trois cases ignoraient qu’il s’agit de violences gynécologiques.
« Durant l'accouchement, la sage-femme a appuyé avec énormément de force sur mon ventre pour aider bébé à sortir. J'ai tellement eu mal que j'avais envie de vomir et ne savais plus pousser ». Appliquer une pression sur le fond de l’utérus pendant que vous poussez pour accélérer la sortie du bébé, c’est l’expression abdominale.
« Quand ils m’ont recousue, j'ai signalé avoir très mal et on m’a répondu : 'Occupez-vous de votre bébé, ça vous changera les idées' ». Pratiquer des actes sans anesthésie ou avec une anesthésie inefficace, ce sont les actes à vif.
« Lors de ma kiné périnéale, il m'a été confirmé que c'était recousu trop serré ». Recoudre l’épisiotomie, une incise normalement faite lorsque l'enfant risque de déchirer le périnée de sa mère, par quelques points de suture supplémentaires, c’est le point du mari.
Voilà trois actes délétères qui sont donc pratiqués dans nos maternités. Pas dans la majorité des cas, mais ils concernent une femme sur cinq. Si cette mère a une couleur de peau qui n’est pas blanche, c'est même une femme sur trois. Si son niveau d’éducation ne dépasse pas les secondaires, c'est une femme sur quatre.