Loisirs et culture

Avant de faire le fameux décompte qui allait lancer 2023, vous vous l’êtes juré : pour la nouvelle année vous mettez toute la tribu au sport. Après avoir lu ce qui suit, vous n’aurez plus aucune excuse.
Motivation, mise en route, constance, endurance, ténacité. Long est le chemin qui mène à l’accomplissement. Se motiver soi n’est déjà pas chose aisée, mais alors quand il faut (en)traîner toute la tribu, quelle affaire. Voyons ce que nous en disent certains parents et autres professionnel·les qui consacrent leur vie à faire bouger nos gentils petits asticots.
► Mauvais temps, on s’y remettra au printemps ?
Non. Vous êtes tombé·es dans le premier piège, celui qui consiste à remettre à plus tard. Vous regardez par la fenêtre, il pleut depuis quinze jours, les températures avoisinent zéro et vous avez comme le sentiment qu’il fait nuit depuis le mois de novembre. Que faire, attendre que les beaux jours reviennent ? Certainement pas. Vous allez vous y mettre ensemble… à la maison. C’est juste une bonne habitude à prendre, nous jurent les habitué·es.
Mais, alors, par quel sport commencer ? Pourquoi pas organiser une petite séance de gym, de yoga ou de pilates. Caroline, maman de trois filles de 3 à 8 ans et grande adepte de yoga, a mis toute sa famille en lycra. « Le rituel est une chose importante. Chez nous, ça commence par l’installation des tapis. Le positionnement de l’enceinte bluetooth, l’eau, les serviettes, chacune sa tâche. J’ai plein de podcasts et de programmes. J’aime le célèbre Petit yogi, c’est un bon début. De plus en plus, je m’improvise coach aussi et j’adore ça. Je leur montre ce que j’apprends à mes cours. Je vais plus loin avec mon homme ou ma plus grande. Pour les plus petit·es, je raisonne en postures d’animaux : le lion, le serpent. On fait ça une fois par semaine, le samedi matin, parfois le dimanche également. Mon objectif, ce serait de faire un peu ça tous les matins et de nous initier au tai-chi. Mais, là, ça sent la résolution surréaliste ».
Pour Samia, prof de spychomotricité, une autre carte à jouer, toute aussi importante que le rituel : la fabrication de petits ustensiles pour mettre toute la famille au sport. « C’est un phénomène que j’ai observé pendant le confinement : des gamin·es proches qui se mettaient à se fabriquer des punching-ball. Ou des plus jeunes qui transformaient le salon en salle de psychomotricité. C’est une façon assez amusante de se dire ‘Allez, on bricole et on s’y met’. Sans faire de grands déménagements, on peut se fabriquer des boules de jonglage ou des raquettes de ping-pong. Quand les enfants investissent ce genre de bricolage, ça leur donne envie d’essayer, d’y retourner, voire d’améliorer leur pratique. Pas besoin d’une salle de gym pour se défouler ».
La seule règle ? Tout ranger ensemble, sans quoi le gros de l’épreuve sportive reste pour les parents !
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2023 commence juste quand on voit Léonie courir avec ses deux enfants dans le parc Duden, à Forest (Bruxelles), connu pour ses dénivelés de l’enfer. Sa résolution pour la nouvelle année ? « Bouger, respirer », répond Léonie, encore toute haletante. Visiblement, elle n’a pas attendu longtemps pour la mettre en application.
« Je vis seule avec mes deux enfants de 6 et 9 ans. On a décidé de se motiver ensemble. Ils embarquent sur leur vélo, je les suis en courant. Le plus dur pour moi, c’est l’endurance. Et pour eux, c’est le fait de monter les côtes, d’accélérer, de ralentir, de mieux maîtriser le vélo. On l’avait entrepris en fin d’année scolaire et on a arrêté pendant les vacances. On est vraiment content de reprendre. On ne lâchera pas. »
Pour motiver ses enfants, rien de plus simple, la maman leur promet un plat « réconfortant » le midi et un film pour récompenser toutes les prouesses accomplies. L’occasion aussi pour Léonie de faire une petite sieste. Après l’effort…
On retrouve Samia pour qui cet aspect de motivation en famille est une bonne chose. « Il faut souvent redoubler d’efforts pour mettre les enfants en action. Mais quand un parent montre le bon exemple, ça fait tout de suite sens. C’est un cercle vertueux, je vois de plus en plus de papas qui vont jouer au basket avec leurs grands. De mamans qui vont jouer au foot dans le parc. Si vous faites attention, vous remarquerez qu’il y a de plus en plus de familles qui vont courir cinq, parfois dix kilomètres. La règle est simple : ça doit rester un jeu pour les enfants. Et pas une punition. La notion d’entraînement, ça viendra plus tard. Ici, l’idée, c’est de bouger ensemble. De faire quelque chose d’amusant en commun qui nous fait du bien ».
Samia explique aussi qu’il existe plein de façons de s’y mettre. Ressortir un skate, des rollers, aller faire de longues balades à vélo, reprendre un sport en famille et, par exemple, s’inscrire dans le même club que leurs enfants. Ou, pourquoi pas, un art martial ? « On voit souvent des papas qui se mettent à la boxe en même temps que leurs enfants. Un jour, j’ai entendu une maman dire à sa fille : ‘Mais tu as de la chance de faire de la gym, qu’est-ce que je ne donnerais pas pour en faire’. Je lui ai répondu qu’il y avait des cours pour les adultes. Ça l’a fait rire comme si ce n’était pas pour elle. Elle a fini par s’inscrire et ça fait cinq ans qu’elle est chez nous… ».
ZOOM
On s’équipe ?
Non, le budget ne doit pas être un frein. Aujourd’hui, nombreuses sont les possibilités d’équiper ses enfants pour presque rien. Vous êtes nombreuses et nombreux à nous parler des désormais incontournables Vinted ou Marketplace. Sur deuxièmemain.be vous faites également de bonnes affaires. Sans compter les magasins de seconde main, voire encore mieux les nombreuses bourses aux vêtements de la Ligue des familles. Très bien.
Attention toutefois à une dimension souvent négligée, celle de tout ce qui a trait à la sécurité. Casque, genouillères, protège-tibias… privilégiez le matériel neuf. Un accident est vite arrivé et vous ne connaissez pas le passé ou le degré d’attention des ancien·nes propriétaires de cet équipement plus que précieux.
Bonne affaire ne doit pas rimer avec danger. Un budget limité ? Repérez les fins de série, les différentes démarques, prévoyez un coup d’avance pour les années à venir au moment des soldes. Vous pouvez également voir avec le club ou l’association sportive de votre enfant s’ils ont des bons plans ou du matériel en trop. Enfin, rien ne vaut le bouche-à-oreille. Voyez dans votre entourage qui se sépare de son armada et pourquoi ne pas se rapprochez de l’association des parents de l’école pour organiser un gigantesque troc dont tout le monde sort gagnant.

À LIRE, À VOIR
Quelques supports pour s’y mettre
- 10 histoires pour bouger : sur YouTube, des émissions adressées aux tout-petits sont mises en place pour apprendre à jouer, à s’exprimer avec son corps et prendre confiance en soi. Une façon très ludique de consolider les bases du yoga.
- Actibloom : pour tous les âges, pour tous les goûts. Plus de 500 vidéos pour mettre les enfants en activités. Des outils pratiques qui sont autant destinés aux parents qu’aux enseignant·es.
- Ausha, histoire de bouger : nous n’aurions pas parié dessus, pourtant c’est une véritable réussite. La célèbre enseigne de sport Décathlon sort une série de podcasts pour les parents et leurs enfants entre 3 et 6 ans ou entre 7 et 12 ans. Le principe est simple : vous réalisez des exercices qui se sont glissés dans des histoires de dinosaures, d'animaux de la ferme ou de pirates. À fond la forme, on vous dit.
- Audiomeans : pas à proprement parler un podcast pour faire des exercices, mais plutôt un ensemble de témoignages de personnes qui repoussent leurs limites à travers différentes disciplines sportives. Des parents qui expliquent comment ils s’y sont mis en famille. Des personnes en situation de handicap. Des changements de vie. Très, très inspirant pour les jours où toute la petite troupe manque de motivation.
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