Société

École trop chère, que faire ?

Comme vous avez pu le lire par ailleurs, la Ligue des familles a une nouvelle fois montré toute l’étendue du défi qui est celui des familles face à la rentrée scolaire et à ses coûts. Comment changer cette réalité ? La Ligue des familles formule des propositions politiques précises en la matière.

Instauration progressive de la gratuité des fournitures scolaires en primaire dès la rentrée 2023

Il est important que la Fédération Wallonie-Bruxelles mette en place des règles similaires à celles mises en œuvre dans l’enseignement maternel aux niveaux primaire et secondaire.
La Ligue des familles propose d’instaurer la gratuité des fournitures scolaires en 1re primaire et 2e primaire dès la rentrée 2023, et de suivre cette mise en œuvre par la gratuité en 3e en 2024, et ainsi de suite. Le coût d’une telle mesure est assez faible en comparaison avec le budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles (1 année de gratuité dans l’enseignement primaire = 0,03% du budget total).
Lorsque l’actuel gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a prêté serment devant le parlement en 2019 avec sa feuille de route pour les cinq ans à venir, il a également prévu de « poursuivre et renforcer les mesures adoptées en matière de gratuité scolaire et fixer un échéancier progressif de mise en œuvre de la gratuité » et de  « tout mettre en œuvre pour limiter les coûts (…) : plafonnement du coût des sorties et voyages scolaires, potage gratuit, collations gratuites, extension des expériences de gratuité des repas ». En avant donc !

Lire aussi : Enquête coûts scolaires 2022 : le matériel informatique alourdit la facture à charge des parents

Instauration de la gratuité des frais spécifiques à l’option qualifiante dès la rentrée 2023

Au vu de la concentration très importante d’élèves de familles à faibles revenus dans l’enseignement qualifiant et de l’importance des coûts de matériel, spécifique à ces options, que ces familles ont à supporter (couteaux, tenue de travail, chaussures de sécurité, tissu pour ses exercices de couture, ciseaux …), il faut que les écoles qualifiantes prennent en charge l’acquisition de ce matériel dès la rentrée 2023 à l’aide d’un fonds d’équipement largement renforcé par des contributions supplémentaires des régions.

Dans l’attente de la gratuité aux autres niveaux d’études, charger les écoles de l’achat du matériel et instaurer un maximum à facturer

Dans l’attente que l’échéancier de la gratuité puisse arriver à son terme, il y a un double changement à opérer.
D’abord, il faut mettre fin à la pratique des infernales « listes de rentrées » qui place les parents en charge de l’achat de ces fournitures scolaires. Les écoles doivent prendre en charge l’achat groupé du matériel utile à la scolarité et, dans l’attente de la généralisation de la gratuité scolaire, reporter ensuite ce coût sur les familles dans les limites d’un maximum à facturer. Ainsi, les parents ne devraient plus rien fournir en nature (en dehors du cartable, du plumier et de la tenue usuelle de l’élève) et financeraient ce matériel à prix coûtant dans la mesure où celui-ci ne dépasserait pas un plafond.
Ce changement aurait plusieurs avantages. D’abord, cela permettrait que tous les enfants d’une classe puissent bénéficier d’un matériel équivalent tout en réalisant des économies d’échelle sur le prix d’achat et sur l’utilisation. Ensuite, cela permettrait de responsabiliser les écoles par rapport à leur demandes précises et coûteuses concernant certaines marques (malgré l’interdiction explicite de cette pratique) et certains choix de matériel spécifique. De fait, elles auraient ainsi le choix total de la marque du matériel, mais elle devrait assumer le surcoût que ce choix entrainerait si celui-ci devait dépasser le maximum à facturer. Enfin, et c’est probablement le plus important, le maximum à facturer limiterait les coûts pour un nombre important de familles en attendant l’arrivée promise de la gratuité.

Plafonner dès 2023 les frais liés aux excursions et aux voyages scolaires

Le décret voté sous la précédente législature a déjà prévu que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles fixe des plafonds pour ces deux autres postes de coût très importants : les excursions et les voyages scolaires. Sur base des données récoltées dans cette étude, il est possible de fixer des plafonds qui permettent aux écoles d’organiser ces activités tout en évitant les abus et ainsi tenter de permettre à tous les enfants d’y participer.
Dans la même veine que ce qui a été mis en œuvre en maternel, la Ligue des familles propose de fixer un plafond annuel pour les excursions et un plafond pour l’enseignement du niveau de scolarité pour les voyages (avec nuitée(s)). Les plafonds proposés par la Ligue des familles pour les voyages scolaires permettraient systématiquement de partir deux fois deux-trois jours ou une fois pour plus de trois jours sur la scolarité primaire et idem sur la scolarité secondaire.
L’idée n’est donc aucunement d’empêcher l’organiser d’excursions et voyages de qualité, mais bien de permettre à un maximum d’élèves de partir, quelle que soit la situation financière de leur famille, en évitant les coûts excessifs pratiqués par certaines écoles aujourd’hui.

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