Grossesse

PRÊTS POUR LE JOUR ?
Plus que quelques jours, et vous tiendrez votre tout-petit dans vos bras. Future maman, futur papa, êtes-vous prêts pour le jour J ? Des indices : la préparation à l’accouchement suivie vous rend confiants, le lien tissé avec votre sage-femme ou votre gynécologue vous sécurise. Avec fébrilité ou sérénité, vous checkez ce qu’il vous reste à faire. Alors, vous sentez-vous prêts pour l’accouchement et l’accueil de votre bébé ? Mais qu’est-ce que cela signifie, au juste, « être prêt(e) » ?
Accepter de ne pas tout contrôler !
- « Et si la meilleure façon de se préparer à cette grande aventure, c’était d’accepter une part d’incertitude, répond Reine Vander Linden, psychologue en périnatalité. Cette perspective est un peu angoissante car elle se démarque de ce qu’on a l’habitude de faire, c’est-à-dire planifier, contrôler, organiser. Mais là est peut-être le premier gros défi à relever quand on devient parent : accepter de ne pas avoir un contrôle sur tout et se laisser porter par ce que la vie nous apporte. »
- Vos récits l’attestent, être prêt(e), c’est aussi savoir quelle main saisir en cas de besoin – celle de la sage-femme, celle du partenaire… « C’est sans doute ce qui aide le plus les (futures) mamans : savoir qu’il y a une main qui ne les lâchera pas et à laquelle elles pourront s’accrocher si elles ont des questions, des doutes, des inquiétudes », observe Reine Vander Linden.
- Plus le jour J approche, plus vous, la future maman, êtes assaillie de mille et une peurs : « Est-ce que je saurai reconnaître les contractions ? », « Qui va garder mon grand, ma grande ? », « Est-ce que je pousserai suffisamment ? »… Rien de plus normal ! « Ne luttez pas contre ces peurs, accueillez-les comme étant une préparation d’un événement qui va solliciter tout votre corps, tout votre psychisme », propose la psychologue.
La… les valises
« Tu es prête ? Tu as fait ta valise ? Quoi, tu ne l’as toujours pas faite ? » Quelle pression, parfois, à son sujet ! Dites-vous que chaque femme a le droit de faire sa valise à son rythme – cela dépend un peu de son histoire personnelle. Et ne pas la boucler n’empêche pas de rêver son contenu !
Vous préparez, en fait, deux valises : il y a le sac de ce qui est nécessaire en salle d’accouchement (avec, pour la maman, le confort comme fil rouge et avec les premiers vêtements du bébé) et la valise pour la maternité – avec les affaires de la maman et celles du bébé (autant de bodys, de pyjamas, de chaussons, de bonnets… et ses habits de sortie en fonction de la météo). Les maternités fournissent, la plupart du temps, des listes-types aux futurs parents. Si vous ne les avez plus, redemandez-les. Petit rappel dans l’article Que mettre dans la valise pour la maternité ?. À chaque maman, à chaque couple, ses propres indispensables aussi – du brumisateur d’eau pour se rafraîchir au chargeur de GSM !
Le séjour à la maternité est court : inutile de vous encombrer de trop de choses. Mais la phase de travail peut être très longue : prenez de quoi vous occuper selon vos goûts (musiques, jeux de société, BD…) ! Ainsi, pour chacun de ses trois enfants, ce couple s’est amusé à ouvrir son « enveloppe de prénoms » en salle d’accouchement : « L’idée : on propose aux proches de faire leur pronostic sur le prénom du bébé, chacun a droit à deux possibilités et le gagnant remporte le poids du bébé en chocolat. »
Quand partir à la maternité ?
Pas évident de le savoir, surtout si vous accouchez pour la première fois ! Les contractions en fin de grossesse sont fréquentes et ne justifient pas à tous les coups de se précipiter à l’hôpital. Et se baser sur des contractions douloureuses n’est pas complètement judicieux parce que le seuil de tolérance à la douleur varie d’une femme à l’autre.
Alors ? Un bon indicateur : rendez-vous à la maternité si les contractions durent 30 secondes et se produisent toutes les 5 minutes, et ce, pendant au moins 30 minutes. C’est facile à retenir : 30-5-30 ! Avoir ce repère en tête, ça aide à se faire confiance et à avoir une idée au plus juste de son état, résume le docteur Graham Hutchings. Si vous hésitez, pourquoi ne pas téléphoner au bloc d’accouchement et parler avec une sage-femme ? Ensemble, vous prendrez en compte le fait que c’est votre premier enfant ou pas, qu’il est à terme ou pas, la distance maison-maternité, le temps nécessaire à la parcourir…
Attention, si la poche des eaux se rompt, en cas de saignements ou si vous sentez un changement significatif au niveau des mouvements du bébé, rendez-vous sans tarder à la maternité.

« C’est sans doute ce qui aide le plus les (futures) mamans : savoir qu’il y a une main qui ne les lâchera pas et à laquelle elles pourront s’accrocher si elles ont des questions, des doutes, des inquiétudes »
Qui va vous conduire ?
Future maman, si vous pensez que le futur papa risque de ne pas pouvoir vous conduire à la maternité, assurez-vous qu’une personne en qui vous avez confiance sera à votre totale disposition au moment voulu. Si le partenaire ou le proche choisi a un empêchement de dernière minute, bref en cas d’urgence, mieux vaut appeler une ambulance (112).
Et si votre gynéco n’arrive pas à temps ou est absent ?
À la maternité, ce sont les sages-femmes qui vous accompagnent durant la phase de travail. Votre gynécologue est souvent appelé vers la fin. S’il est absent ou indisponible (ça arrive), vous ressentirez peut-être une pointe de déception, mais ce serait incroyable qu’il soit le seul médecin compétent de l’hôpital ! Si, dès le début de la grossesse, vous êtes suivie par des sages-femmes (qui travaillent en réseau avec des gynécologues), c’est l’une d’elles qui sera à vos côtés le jour de l’accouchement. Il se peut aussi que vous profitiez de la présence de votre kiné.
Se sentir en confiance, en sécurité, c’est plus que précieux pour vivre l’accouchement de la façon la plus positive possible.
Qui va garder l’aîné(e) ?
Petit coup de sonde : les grands-parents sont souvent les premiers à être sollicités – et les premiers à se proposer ! – pour s’occuper du ou des grands frères et sœurs, en journée ou la nuit, le temps que vous êtes à la maternité. Mais il n’y a pas qu’eux : une tantine, un tonton, des amis, des voisins en qui vous avez confiance sont autant de ressources possibles. Une évidence : plus tôt vous activez votre réseau, moins cette question de garde vous préoccupera.
Pour familiariser votre grand, votre grande avec l’arrivée du bébé dans la famille, proposez-lui des livres jeunesse autour de ce thème. Nos coups de cœur dans les articles :
Comment orchestrer les visites à la maternité… s’il y en a ?
Avec le séjour en maternité qui raccourcit, c’est quasi obligé : il est salutaire d’aménager les visites, et donc de mettre vos règles, de dire vos limites. Tout cela, afin que votre plaisir ne vire pas à la corvée, voire au cauchemar.
Réalité supplémentaire à prendre en compte : depuis la crise sanitaire, beaucoup de maternités ont revu l’organisation des visites ; les voilà soit radicalement limitées, soit purement et simplement interdites. C’est que les restrictions des visites imposées par le covid ont eu des effets positifs sur les bébés, les mamans, les partenaires et les équipes soignantes : soins donnés dans de meilleures conditions, infos transmises et reçues avec plus d’efficience (et elles sont nombreuses à ce moment-là !), ambiance plus sereine pour tout le monde…
Quelques astuces de nouveaux parents quand les visites sont possibles ? Certains ne préviennent dans un premier temps que les tout, tout proches (les moins proches viendront fêter le bébé à la maison, avec – pourquoi pas ? – un repas de leur confection dans les mains). D’autres programment et minutent strictement les visites. Dans cette gestion, les papas ont tout leur rôle. Quel que soit votre style, votre attitude est compréhensible : trop de visites, ça épuise les mamans et les bébés.
Si la chambre n’est pas prête ?
No stress ! Vous avez tout le temps de préparer la chambre de votre petit et de l’aménager selon ses besoins… qui évolueront avec le temps. Les premières semaines, il dort dans votre chambre, son petit lit collé au vôtre : c’est tout bénef pour lui et pour vous.
Les restrictions des visites imposées par le covid ont eu des effets positifs sur les bébés, les mamans, les partenaires et les équipes soignantes
Matériel de puériculture : que vous manque-t-il ?
Côté équipement de puériculture, beaucoup de parents acquièrent beaucoup trop. Prévoyez vos indispensables, comme un petit lit (façon side-car) ou berceau, un espace pour changer votre bébé (« C’est bien d’en avoir deux si on habite une maison à plusieurs étages », dit un papa), de quoi le transporter et le balader (un Maxi-Cosi, un porte-bébé ou une écharpe de portage, une poussette qui soit évolutive…), une baignoire (« Si elle est spéciale pour bébé, ça évite de se casser le dos », assure une maman), un parc… Si vous achetez votre matériel en seconde main, veillez avant tout à l’aspect « sécurité ». Une piste : les bourses de la Ligue des familles. Le siège-auto (à inaugurer lors du trajet maternité-maison) doit absolument être adapté à votre bébé et répondre aux normes de sécurité en vigueur (infos sur www.test-achats.be, www.enfantsenvoiture.be et www.awsr.be). Si porter votre bébé dans une écharpe vous séduit tout en vous faisant un peu peur, n’hésitez pas à suivre un petit coaching en portage (des maternités et des consultations de l’ONE le proposent, par exemple).
N’oubliez pas vos droits !
Assurez-vous que vous êtes en ordre de mutuelle, pour bénéficier des remboursements de soins auxquels vous avez droit ; ceux-ci diffèrent selon que les prestataires de soins sont conventionnés ou pas.
Qui dit enfant dit allocations familiales ! Elles sont différentes selon l’endroit où vous résidez. À côté de la prime de naissance versée par votre caisse d’allocations familiales, des communes et des mutuelles en accordent également une ; renseignez-vous.
Ne vous laissez pas surprendre : l’indemnisation du congé de maternité ne représente qu’une partie du salaire perçu (sauf si vous êtes fonctionnaire). Petit rappel : si vous êtes une maman salariée ou fonctionnaire, votre congé de maternité est de 15 semaines ; si vous êtes indépendante, il est de 12 semaines. Le papa et le co-parent ont, eux, droit à 20 jours de congé de paternité (ou congé de naissance). Une avancée obtenue par la Ligue des familles ! Bon à savoir : celle-ci plaide pour allonger les congés de paternité et de maternité, et pour les rémunérer à 100 % du salaire.
Des formules pour rester plus longtemps avec son enfant existent. Vous avez droit à un congé parental ou à un crédit-temps (moyennant conditions) : informez-vous au plus vite. En effet, concernant les démarches à effectuer, vous devez vous y prendre bien à temps.
Votre bébé est hospitalisé ? Des congés spéciaux existent.
Parmi les formalités à accomplir à la naissance de votre enfant (déclaration de naissance, reconnaissance de paternité…), vous devez lui donner un nom : celui du père, celui de la mère ou une combinaison des deux dans l’ordre désiré.
Le détail de « vos droits » et des réponses à vos questions administratives et juridiques sur www.leligueur.be.
LES PARENTS EN PARLENT…
Vivre sa grossesse paisiblement
« Nous avons été suivis par une sage-femme spécialisée en haptonomie. Cette expérience m’a permis de vivre ma grossesse paisiblement. Tous les parents devraient pouvoir profiter de ce genre d’accompagnement. Point négatif : les séances ont un coût et ne sont pas totalement remboursées par la mutuelle, ce qui rebute beaucoup de parents. Pas de chance : le jour de l’accouchement, ma sage-femme était en vacances. Une autre l’a remplacée, cela s’est bien passé. Et c’est de nouveau la mienne qui nous suit depuis notre retour à la maison : elle est là pour moi et pour notre bébé. Qu’elle nous suive depuis tout ce temps, ça rassure, forcément ! »
Fanny
Curiosité et inquiétude
« Nous nous sommes lancées, ma compagne et moi, dans un projet d’enfant après de longues et sérieuses discussions. Notre petit arrive dans un mois et demi, et davantage de questions émergent. Heureusement, nous les "ouvrons" ensemble. Je sens ma compagne un peu curieuse de l’attention que ma grossesse suscite dans notre entourage. Mais je la sens aussi inquiète de ne pas savoir si elle pourra occuper une place aussi importante que la mienne auprès de notre bébé. Bien sûr que j’aurai besoin de la sentir présente pour l’enfant, mais elle n’imagine pas encore comment, puisque nous avons l’intention de nourrir notre petit au lait maternel. »
Lola
Mieux se préparer ?
« Ce qui m’a fortement surpris, c’est le changement de vie entre les mois de la grossesse et l’arrivée de notre enfant, un changement du tout au tout. Vous entrez à l’hôpital à deux, vous en ressortez à trois. Vous avez beau être bien préparés, c’est extrêmement brutal. Nous étions bien préparés. Bien sûr, il est toujours possible de mieux se préparer. Mais cela ne change rien à l’affaire : ce basculement de la vie à deux à la vie à trois est impressionnant. Sans doute qu’avec un deuxième enfant, c’est plus facile. »
Antoine
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