Grossesse

Vous voilà à votre 8e mois de grossesse. Le stress monte ? Vous avez peur de l’accouchement ? Vous avez des questions plein la tête ? Il y a de quoi ! Et c’est bien normal…
« Un certain nombre de questions ne surgissent que tardivement, quand vous commencez vraiment à sentir que le grand événement est proche, et c’est normal, rassure Reine Vander Linden, psychologue en périnatalité. À quoi bon s’en encombrer plus tôt ? Et puis, à l’accouchement, votre corps sera mis à dure épreuve, il sera sollicité à 4000 %, vous le savez. Quelle est la femme enceinte qui ne serait pas stressée tout près du jour J ! »
« Ne restez pas avec vos peurs, poursuit Reine Vander Linden. Essayez de trouver une (ou des) personne(s) avec qui en parler. Plus globalement, prenez rendez-vous avec une sage-femme (même si, les mois précédents, vous n’avez eu aucun contact avec une représentante de cette profession) : elle pourra vous aider de façon très concrète. »

Des peurs, il y en a de divers ordres
- Les peurs très terre à terre autour de l’accouchement. Et si cela se passe la nuit ? Si j’ai un mari qui voyage énormément, sera-t-il présent ? Comment vais-je m’organiser pour mes aînés, qui va les garder ? (Vous avez envie de partir sécurisée à la maternité, en les sachant en de bonnes mains.) Etc.
Activez, dès à présent, votre réseau ! Qui, dans votre entourage tout proche ou plus lointain (les grands-parents, vos frères ou sœurs, vos amis), peut être une ressource la nuit ? Qui peut débarquer dare-dare à la maison pour garder vos aînés ? Comment pouvez-vous joindre le futur papa s’il est à l’autre bout du pays ou de la planète ? - Les peurs fantasmatiques. Est-ce que je vais me refermer après le passage de mon bébé ? Est-ce que j’aurai un ventre qui pend jusqu’aux genoux après l’accouchement ? Etc. Un conseil pour apaiser ces peurs qui touchent à votre corps, à votre être : en parler avec une sage-femme.
- Les peurs concernant vos compétences de maman. Est-ce que je serai une bonne mère ? Saurai-je comprendre mon bébé ? Décoder ses pleurs ? L’allaiter à temps ? Le porter ? Etc. Là, avec de telles craintes, vous êtes en plein dans le réel avec votre nouveau-né. C’est en vivant vos questions que vous trouverez vos réponses. Sachez que, les premiers temps, vous ne serez pas seule : vous pourrez faire appel à une sage-femme qui vient à domicile, au pédiatre, à la partenaire enfants-parents de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance), à votre médecin traitant… Formant votre « équipe de sécurité », ils vous guideront. Votre bébé aussi vous guidera : avec le temps, vous apprendrez à le connaître, à comprendre ses besoins et ses attentes. C’est en l’observant que vous devinerez ce qu’il attend de vous.
- Les peurs relatives à l’accouchement lui-même. Est-ce que je n’aurai pas trop mal ? Est-ce que je saurai bien respirer ? Est-ce que je parviendrai à pousser suffisamment ? Est-ce que je serai capable de répondre aux injonctions des soignants ? Ne vais-je pas paniquer ? « Si, autour de vous, vous avez entendu de belles expériences de naissance, sans doute allez-vous partir plus tranquille à la maternité que si vous avez, pour seul témoignage, celui d’une copine qui vous a raconté ses 52 heures de travail, son épuisement et son accouchement se terminant par une césarienne. » Ici, de nouveau, cela vaut la peine de parler de vos craintes avec une sage-femme ou votre gynéco. « D’autant que les pratiques diffèrent pas mal d’une maternité à l’autre. Dans certains hôpitaux, on recourt très vite à la péridurale, dans d’autres, moins vite. Côté préparation à l’accouchement, les méthodes varient aussi : kiné, ballon, bain… Autant de points à discuter. »

ZOOM
Et le futur papa dans tout ça ?
Future maman, vous vous demandez peut-être comment votre compagnon se sent à l’approche de l’accouchement. Futur papa, est-ce que vous éprouvez, vous aussi, une montée de stress ?
Zoom sur ce que vivent les hommes actuels sans qu’ils ne l’expriment vraiment parce qu’ils sont souvent pudiques sur ces choses-là. « Il y a une espèce de consensus aujourd’hui, explique Reine Vander Linden, une norme culturelle s’est imposée chez nous : le père n’a plus tellement le choix de renoncer à être présent à l’accouchement. Il est coincé. Assister à l’accouchement est vu comme une preuve de courage qu’il ne peut éviter sous peine de passer pour un lâche. C’est une question de solidarité : "Puisque ma femme va souffrir, je dois assumer, je dois la soutenir par ma présence."
En même temps, il va vivre une situation difficile car, pendant que sa compagne sera très active, qu’elle poussera, résistera à la douleur, lui sera confronté à sa propre passivité : en effet, à part être présent, ce qui est déjà énorme, il ne pourra pas faire grand-chose. Et ça, ce n’est pas très valorisant… Ensuite, il sera face à du sang, à du liquide, à des odeurs… Certains hommes ne le supportent pas. Enfin, la puissance de la femme qui accouche peut être très déstabilisante pour un homme : lui qui se croit fort va se rendre compte de la force de sa femme…
Bref, comme homme, on peut éprouver une non-envie d’être présent à l’accouchement ou une répulsion à cette idée. Cela vaut la peine d’en parler avec sa compagne. Certaines femmes l’acceptent très bien. Elles demandent alors à leur mère, à leur sœur ou à une amie d’être là. Et les retrouvailles avec le papa se font juste après la naissance dans un climat qui n’est pas chargé d'images difficiles à gérer pour lui. »
EN PRATIQUE
Comment trouver une sage-femme ?
Demandez à votre gynéco, informez-vous auprès de la maternité où vous allez accoucher ou rendez-vous sur le site de l’Union professionnelle des sages-femmes belges.
En attendant bébé