Développement de l'enfant

1. Votre bébé gazouille, vous vous accordez à lui
Il entend votre voix et votre langage au fil des jours. Tout à votre écoute, il vous imite maintenant. Il émet des sons, avec un plaisir certain. Il « joue » avec sa voix, il gazouille. Vous l’écoutez gazouiller. Évidemment, ses « aaah », ses « ba ba ba », ses « be be be » – ses « areu areu », comme on dit communément – vous touchent en plein cœur. Parce qu’il s’agit pour vous de lui répondre, vous l’imitez : vous gazouillez en retour. Lui et vous échangez, « papotez ». C’est pas à pas que votre enfant apprend le langage.
2. À partir de quand faire dormir votre bébé dans sa chambre ?
Jusqu’à 6 mois environ, il est conseillé que l’enfant dorme dans la chambre de ses parents. C’est une des mesures de prévention de la mort subite du nourrisson. Ceci étant dit, les réalités avec un bébé de 3 mois sont nombreuses et variées. Éloignement progressif du lit de l’enfant de celui des parents pour lui éviter une rupture trop brutale. Déplacement du berceau pour cause de sommeil léger des parents – le moindre bruit émis par leur petit les réveille. Ou parce que sa trop grande proximité les empêche de redémarrer une vie sexuelle. Bref, à chaque parent, à chaque duo parental, ses sensibilités, ses attentes, ses façons de faire.
3. Les petits moments que votre bébé passe sur le ventre lorsqu’il est éveillé augmentent tout doucement
Cela peut être quand vous le changez sur la table à langer. Ou sur son tapis d’éveil ou dans son parc. Par exemple, vous l’installez sur le dos sur le tapis posé à même le sol (et, donc, pas sur votre lit ni sur le canapé), vous jouez un peu avec lui, lui proposez une petite roulade, le laissez quelques instants sur le ventre, puis le remettez sur le dos.
4. Votre bébé bouge de plus en plus : gardez toujours une main sur lui
À 3 mois, il n’y a pas beaucoup de bébés qui se retournent tout seuls. Le vôtre ne le fait pas encore ? Il le fera tout d’un coup ! Rien de tel que de s’y préparer. Quand il est sur la table à langer, sur le canapé ou sur votre lit, ne le lâchez pas des mains. Même le temps de ramasser un objet tombé par terre ! Cette bonne habitude prise aide à éviter les mauvaises surprises.
5. Le portique d’activités : pour aujourd’hui et pour demain
Votre bébé commence petit à petit à mettre une grande énergie à explorer son environnement avec ses mains. Bientôt, le portique d’activités avec ses hochets, anneaux, clochettes et autres miroirs le captivera beaucoup. Mais, dès maintenant, il y a un intérêt à le lui proposer durant de brefs moments. Même si votre bébé touche les éléments qui composent le portique par hasard, celui-ci l’aide à « construire sa ligne médiane » (selon le jargon des spécialistes), et donc à orienter et à maintenir sa tête au milieu. Pour cela, veillez à ce que les joujoux du portique se retrouvent au-dessus du ventre du bébé, et pas au-dessus de ses yeux.
6. Un premier hochet
Pour votre bébé, le temps n’est pas encore à empoigner, agiter, manipuler dans tous les sens un hochet. Par contre, il peut déjà profiter des matières variées dont son hochet en tissu est pourvu, ainsi que des « croutch croutch » et autres drôles de bruits qu’il fait.
7. Bains-câlins, moments-tendresse
Prendre un bain-câlin avec son bébé, c’est une belle occasion de détente et d’échanges. Le tout, dans une douce ambiance. Mêmes effets lorsqu’on masse son tout-petit. Voilà des moments intenses entre un parent et un bébé, dans la mesure où on est tout concentré sur ce qu’on est en train de vivre et qu’on ne fait rien d’autre. Le bébé, quant à lui, exprime vite si l’expérience lui convient : est-il détendu et communicatif ou crispé et en pleurs ?
8. Quand être tenu, contenu, enveloppé, ça sécurise…
Certains bébés qui sont un peu anxieux, tendus ou énervés et qui ont tendance à « se disperser » s’apaisent et retrouvent la sécurité dès qu’ils sont contenus fermement dans les bras ou qu’ils sont enveloppés dans une couverture, un peu comme au temps où ils étaient « confinés » dans l’utérus, en fin de grossesse. Le fait d’être ainsi « rassemblés » – avec leurs petits bras ramenés vers l’intérieur – les rassure.
9. Optez pour des stimulations adaptées à l’âge de votre petit
Et donc, à 3 mois, on ne lance pas le bébé en l’air, on ne le met pas devant un écran (juste très mauvais pour la construction de son cerveau) ou on ne le chatouille pas pendant dix longues minutes. Exemples de stimulations pour cet âge ? Bercer le bébé, lui permettre de suivre votre visage ou un objet style hochet du regard, jouer avec la voix et chanter… Pour ne pas en faire trop, observer le bébé est précieux : est-il fatigué ? A-t-il encore envie de stimulations ? A-t-il atteint son seuil de tolérance ?
Dans son livre Bonjour Bébé. Interagir par les gestes du quotidien – avec des photos de Michaël De Plaen (Éditions Érès) –, Bénédicte Guislain, kinésithérapeute pédiatrique, s’intéresse au développement de l’enfant à travers le prisme de sa motricité. La deuxième partie (sur quatre) de l’ouvrage est consacrée aux 3-7 mois.
10. Le stress est contagieux, le calme aussi
Difficile de transmettre du calme à son bébé quand on est soi-même épuisé, tourmenté ou exaspéré. Aussi petit soit-il, il n’est pas dupe ! Mais on peut lui dire : « J’aimerais bien te transmettre du calme, mais, pour le moment, c’est compliqué. » Et ajouter : « Je te mets dans ton parc, en sécurité, je vais respirer un bon coup et je reviens. » Ou : « Je te confie un peu à quelqu’un qui est plus calme que moi. »
11. Un peu de l’odeur de maman (ou de papa) à la crèche
La crèche (ou la maison de l’accueillante) à l’horizon ? Un foulard ou un t-shirt (pas trop immense, pour une question de sécurité) imprégné de votre odeur peut accompagner et rassurer votre bébé dans ce qui va être, en général, la première grande séparation entre lui et vous. Cela peut aussi être une peluche qu’il voit depuis toujours et qui le rassure par son caractère connu.
12. Les écrans : attention, danger !
Les écrans (télé, tablette, smartphone, ordinateur…) sont plus que jamais présents dans nos maisons. Mais, attention, danger pour les bébés ! Ils sont mauvais pour la construction de leur cerveau. Ils sont toxiques. Les signaux qu’ils leur envoient sont excessifs : trop lumineux, trop rapides, trop bruyants, trop vifs… surexcitants. Et ils les empêchent d’interagir avec leurs proches, de bouger… de grandir. Alors, bien sûr, impossible de tous les éliminer. Mais, en présence de son bébé, il est recommandé de baisser le son des écrans et de ne pas exposer son visage au trop-plein de stimulations qu’ils émettent.
13. Deuxième séance de vaccination à 3 mois
Votre bébé reçoit – sous la forme d’une piqûre – la deuxième dose du vaccin hexavalent (gratuit) qui protège contre la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B. Ainsi que la deuxième dose du vaccin – oral – contre la gastro-entérite à rotavirus (pas gratuit mais bien remboursé, à acheter en pharmacie). Rappelons que ces vaccins peuvent être administrés gratuitement dans les consultations de l’ONE et dans beaucoup de crèches.
14. Quand consulter en urgence le médecin ?
Rendez-vous sans tarder chez le pédiatre ou le médecin traitant si le comportement et l’état général de votre bébé sont perturbés (il gémit, est cerné…) et/ou qu’il a du mal à respirer. Et ce, qu’il ait ou non de la fièvre. Parmi les indicateurs, il y a aussi l’écoute de votre inquiétude. Vous êtes bien placés pour évaluer si votre enfant n’est pas bien, vous pouvez vous fier à ce que vous ressentez. Et s’il y a moyen de consulter le médecin en évitant le service des urgences, c’est mieux évidemment.
15. Si votre enfant commence à fréquenter un milieu d’accueil, les petites maladies vont se multiplier
Bonjour les rhumes à répétition, les gastro-entérites… Votre bébé est tout le temps malade, cela vous préoccupe. Mais s’il garde un bon état général, sachez qu’il faut bien qu’il construise son système immunitaire.
16. Besoin d’aide, besoin de réponses ?
Les visites préventives (gratuites) à la consultation de l’ONE sont bien utiles pour faire suivre l’évolution de votre bébé, procéder à ses vaccinations et recevoir des réponses à vos questions sur la parentalité.
La sage-femme, quant à elle, est toujours disponible pour votre bébé et vous. Petit rappel : dix visites sont remboursées par la mutuelle durant la première année de vie de l’enfant.
17. Si vous biberonnez…
Ne changez pas de lait en poudre dès que votre petit semble avoir des difficultés digestives – à 3 mois, il est encore un peu normal d’avoir de temps en temps des coliques, par exemple. Cette décision de changer de lait se prend en concertation avec le médecin. En tout cas, courir tout le temps à la pharmacie et demander un nouveau lait parce que cela ne va pas mieux, c’est une mauvaise idée. Changer de lait demande une adaptation au tube digestif, on risque vraiment de faire pire que bien. Sans compter que les laits ont des goûts très différents et que l’enfant risque de refuser le nouveau lait proposé ou de mettre du temps à l’accepter.
18. Non, un bébé qui a beaucoup mangé le soir ne dort pas mieux ou plus longtemps
Au contraire ! De même, ajouter de la farine dans le biberon du soir ne favorise pas le sommeil. Nous aussi, on ne dort pas mieux après un repas trop lourd. Manger juste bien, voilà le bon plan. Rappelons aussi que jusqu’à 3-4 mois, beaucoup de bébés mangent mieux la nuit qu’en journée. Surtout s’ils sont au sein.
19. Et si vous poussiez la porte d’un lieu de rencontre enfants et parents…
Cela peut être un bébés-rencontre de la Ligue des familles, une maison verte animée de l’esprit de Françoise Dolto, un espace lié à une consultation de l’ONE… Point commun entre ces lieux : ils sont ouverts aux enfants de 0 à 3 ans accompagnés d’un de leurs parents. Selon des témoignages de mamans (encore majoritaires par rapport aux papas), ils permettent de « sortir des lessives et des couches », de « prendre confiance en soi », d’« oser dire "Je n’en peux plus" ».
20. Votre bébé grandit, ses vêtements deviennent trop petits
Les prêts entre familles amies sont alors bien utiles. Pensez également aux bourses de la Ligue des familles. Une démarche cool pour votre portefeuille. Et pour la planète.
Avec Catherine Ghion, infirmière, Bénédicte Guislain, kinésithérapeute pédiatrique, et Marguerite Landsberg, pédiatre
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