Se faciliter la vie entre parents

5^e primaire, comme le conseille tous les ans le Ligueur, il est temps de penser aux années qui suivent : l’école secondaire. Ce qui ne va pas sans son lot d’angoisses, tant du côté des élèves que de leurs familles. Ainsi, lors de l’assemblée générale annuelle du Comité des parents, Aline propose : « Nous sommes toutes et tous un peu perdus par rapport aux inscriptions. Est-ce qu’on ne mutualiserait pas nos connaissances ? ». Ni une ni deux, un groupe se crée. Quelques parents ont contacté les syndicats des parents pour voir quelles sont leurs recommandations (toujours les fameuses Fapeo et Ufapec). D’autres poussent les portes d’organismes d’orientation. Certain·es ont même eu la bonne idée de consulter les articles du Ligueur à ce sujet !
Tout un groupe de parents échange les tuyaux, fait des simulations sur les écoles qui collent à l’inévitable indice composite, aux différents facteurs qui peuvent favoriser ou non l’inscription des élèves. On s’échange les dates des portes ouvertes. De nouveau, la force du collectif rassure et rend plus fort.
Ceci n’est qu’un des exemples des apports des parents entre eux. Ailleurs, on nous parle de conférences qui portent sur des questions éducatives ou d’une autre, en entrée en secondaire, où des parents de 6^e primaire partagent leurs inquiétudes à propos de l’usage du smartphone de leurs rejetons.
« Organisons une conférence à ce sujet », lance le parent délégué. Gaétan, papa de trois ados, rejoue la scène. « On a fait venir Emmanuel Thill, pédopsy au Centre de consultations adolescents-familles Le Vert à soi, à Tournai. Et c’était passionnant. Ça nous a donné plein d’idées, non seulement pour mieux cadrer les usages des ados, mais ça nous a fait réfléchir à nos usages, à nous parents, à nous profs ».

Souvent, on nous explique de ci, de là que l’AP crée des groupes mobilité qui organisent des transports communs à vélo, par exemple. Ou d’autres qui coordonnent les jours d’activités extrascolaires, du type les parents de Julie vont à la piscine le mercredi après-midi et peuvent prendre en charge le déplacement d’autres enfants. Mieux encore, on nous a donné quelques exemples d’écoles dans lesquelles le département de l'enseignement de l’administration communale avait fait le tour de tous les comités de parents des écoles, se coordonnant avec les accueillant·es extrascolaires pour organiser des pédibus en lien avec différentes activités (gym le mardi, taekwondo le jeudi, etc.). Les parents participent à tour de rôle à cette ronde qui fait gagner un temps fou à tout le monde.
Enfin, saluons cette initiative sympathique à Court-Saint-Étienne. Au collège du même nom, l’association des parents a mis sur pied des cours de communication non violente. Violaine, tête chercheuse à l’époque, rembobine : « Il s’agissait à la base d’un dispositif pour lutter contre toute forme de harcèlement et outiller les élèves. Au fil des ans, pas mal de parents sont venus nous voir pour nous dire : ‘Vous savez, j’ai mis en pratique les conseils que vous donniez et c’est vraiment bien, ça a changé notre façon de fonctionner en famille’ ». La collectivité à l’école mène à tout, même aux accords toltèques.

Il faut rendre à César ce qui appartient à Jean-Louis Auduc, cet ancien directeur adjoint de l’IUFM de Créteil (France) qui consacre son temps à penser les relations parents-école. Durant toute sa carrière, l’homme a orienté une grande partie de ses réflexions autour des rencontres collectives à l’école. Il relate tout cela en collaboration avec d’autres spécialistes des sciences de l'éducation dans l’ouvrage Les relations école-familles (Dunod). Tout y est abordé de façon hyper pratique. La référence absolue que tout membre des AP, CP et autres collectifs de parents devrait avoir sur sa table de chevet.