Grossesse

Choisir un prénom pour votre bébé : qu’est-ce qui vous guide ?

Réfléchir au prénom de son futur enfant, c’est aussi une façon de le rêver, cet enfant. On l’ancre dans sa réalité parentale, on creuse une place pour lui dans la famille, on crée du lien avec lui. Chercher un prénom, laisser vagabonder son imagination… Autour de cette question, les parents ont l’art de développer leur stratégie toute personnelle, plus ou moins intuitive, plus ou moins élaborée.

« Chercher un prénom pour son futur enfant, ça fait partie du processus d’accueil de cet enfant, assure d’emblée Antoine, déjà trois fois papa. On évoque sa présence au quotidien, on lui donne une existence. Bien sûr, il y a les échographies, le ventre de la maman qui s’arrondit, mais ce bébé a quand même un aspect irréel. Alors, le prénommer, c’est encore autre chose. Avec beaucoup de tendresse, on a appelé notre petite première "Créature" pendant tout le temps de la grossesse. » « La question du prénom m’a toujours très tôt trotté dans la tête. C’était comme un besoin pour moi », confie, pour sa part, Stéphanie, trois fois parent elle aussi. Elle précise : « Pour moi, employer déjà un prénom au cours de la grossesse, cela revenait à concrétiser l’avenir. »

Rêvasser, lister, jouer…

Choisir, c’est renoncer, dit-on. Comment les uns et les autres procèdent-ils ? À chaque (futur) parent, à chaque couple sa méthode. Et si certains tombent vite d’accord, pour d’autres, la recherche est de longue haleine. D’autres encore restent indécis jusqu’au dernier instant… et même après l’accouchement !

« On a avancé au feeling, témoigne Stéphanie. Je n’avais pas d’idées super arrêtées. On rêvassait, on feuilletait des livres sur les prénoms, on faisait des listes. Quand un prénom sonnait bien aux oreilles de l’un, il le transmettait à l’autre. » Connaître (ou pas) le sexe de l’enfant à naître influe, bien entendu, sur l’exercice. « On ignorait le sexe de notre second enfant, raconte Nicolas. Séparément, on a fait chacun deux listes, l’une de prénoms féminins et l’autre de prénoms masculins. Puis, on les a rassemblées. À nos deux listes communes, on a ajouté les nouvelles idées qui nous venaient. Mais on les a aussi allégées. Par exemple, je n’avais pas du tout envie du prénom d’un garçon qui m’avait cassé les pieds en primaire. On s’est vite fixés sur trois prénoms de fille. On a mis plus de temps pour s’accorder sur un prénom de garçon : on n’avait pas de coup de cœur. »

« Voilà un sujet délicat », sourit, quant à lui, Antoine au souvenir des discussions qu’il a eues avec sa compagne. Traduction : « Il faut vraiment accorder nos violons, au sein du couple. Pour notre premier enfant, on regorgeait d’idées. Mais, souvent, on excluait les choix de l’autre, en raison de notre parcours biographique à chacun. C’était un véritable travail à la machette ! En fait, on avait des points de vue très contrastés, ma compagne et moi. C’était facile d’éliminer un prénom. Mais c’était difficile de se mettre d’accord, parce qu’on était tous les deux très sélectifs. Nos temps d’échange étaient des moments de jeu entre nous, du genre ping-pong. Des moments de plaisir ou… de légère tension. Chaque jour, ma compagne arrivait avec une dizaine de prénoms possibles. Moi, j’étais du style à longuement cogiter avant de lui faire part d’une idée. Je pense qu’elle m’en voulait un peu : je n’étais pas assez enthousiaste à son goût. »

Autre scénario chez Déborah et son mari : « Pour notre premier enfant, avant de connaître son sexe, on s’était dit : si c’est un garçon, c’est le papa qui choisit le prénom – il était fort attaché à un prénom de garçon –, si c’est une fille, c’est moi – histoire que j’aie quand même mon mot à dire. Et ce fut une fille… Hortense. Les choses se sont passées différemment pour notre second enfant. On était persuadés que ce serait un garçon. Donc, on a ressorti le prénom que mon mari aimait. Et surprise : on attendait une deuxième fille. On n’avait pas du tout réfléchi à des prénoms de fille. On a alors cherché un prénom qui irait bien avec Hortense, un nom de fleur… On s’est décidés pour Rose. »

Des critères… toujours subjectifs ?

À quoi les (futurs) parents sont-ils particulièrement vigilants ? « Notre unique critère : que le prénom nous plaise à tous les deux », retient Nicolas, qui, comme sa compagne, dit avoir des goûts plutôt « classiques, standards » en la matière. Qu’est-ce qui plaît ? Qu’est-ce qui est évité à tout prix ? Ici aussi, à chaque (futur) parent, à chaque couple ses points d’attention.

« Je ne souhaitais pas un prénom déjà présent dans mon entourage, ni un prénom lourd à porter, qu’il soit chargé négativement ou positivement, dit Stéphanie. Pas de prénom d’apôtre, a directement précisé mon homme. J’aime beaucoup le prénom Medji, mais je ne le donnerai pas à un de mes enfants, car il renvoie à une culture qui ne correspond pas à la mienne : cela n’aurait pas de sens. J’ai toujours vérifié l’étymologie des prénoms qu’on sélectionnait : je voulais m’assurer que leur signification ne me dérangeait pas. Et pas un prénom trop original, ni un prénom trop courant, étions-nous d’accord. »

Les critères d’Antoine et de sa compagne ? « Que le prénom vive et vieillisse bien avec l’enfant. On a tenu compte de nos noms de famille (vu qu’il allait avoir les deux), on ne souhaitait pas une association qui prêterait à des moqueries. On ne voulait pas non plus un prénom trop répandu. Mais ce critère-là est difficile à respecter, car on est toujours prisonnier de sa génération. Par exemple, des Louise, il y en a beaucoup. Des Louisa, il y en a moins. » En tout cas, « on n’a jamais choisi un prénom par défaut ».

Déborah : « On hésitait entre deux prénoms de fille : Hortense et Capucine. À ce moment-là, on regardait la série Un village français à la télé, la femme du médecin s’appelle Hortense. On est tombés amoureux de ce prénom. Il n’y avait plus aucun doute. »

Il n’est pas rare qu’un prénom ait seulement la préférence d’un des deux parents. « On avait finalement deux prénoms de fille en tête pour notre aînée. Ma compagne aimait l’un, moi, l’autre. Ce qui est fou, c’est qu’au bout du compte, chacun de nous avait fait du chemin pour apprécier le prénom préféré de l’autre ! », sourit Nicolas.

Un secret bien gardé ?

Une fois le choix arrêté, le révéler ou ne pas le révéler aux proches, telle est la question. Certains (futurs) parents ne divulguent rien avant la naissance. « C’était notre petit secret à nous. On avait convenu que, symboliquement, la première personne à qui on le dirait, ce serait notre enfant », confie Stéphanie. Comme un signe de bienvenue. « La famille et les amis ont bien respecté notre choix, relate, pour sa part, Antoine. Pour nos trois enfants, on avait instauré un jeu avec nos proches (sans cadeau à la clé !). Il consistait à deviner le prénom de notre bébé. Les gens nous testaient, ils tentaient de nous pousser à la faute, et nous, on essayait de rester imperturbables. Pour l’un des trois, on n’avait tellement pas réagi à une réponse donnée qu’ils ont compris que c’était celui-là qu’on avait choisi. »

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ZOOM

Le rituel chez Statbel

Chaque année, au début de l’été, Statbel, l’office belge de statistique, divulgue le classement des prénoms les plus populaires en Belgique. Les résultats communiqués en juillet 2022 portent ainsi sur l’année 2021. Pour la troisième année consécutive, et donc sans grande surprise, Olivia vient en tête des prénoms féminins les plus donnés à un nouveau-né, côté filles. Il est suivi d’Emma et de Louise. Côté garçons, le trio de tête des prénoms les plus populaires est constitué, dans l’ordre décroissant, de Noah, d’Arthur et de Louis. Des différences se marquent entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre. Tous les détails sur www.statbel.fgov.be/fr.

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