Société

Durant les deux mois de vacances, à côté des moments en famille, les activités de loisirs pour les enfants (stages, camps…) ont toute leur place. L’accès à ces dernières est cependant inégal au sein de la population. La Ligue des familles appelle à un monitoring de l’offre et des prix demandés aux familles, et à des mesures de soutien pour corriger les inégalités d’accès.
Ce n'est un mystère pour personne : les parents ont moins de jours de congé que les enfants n’ont de vacances scolaires. Une réalité qui est valable tout au long de l’année mais qui s’exprime de manière plus aiguë pendant les grandes vacances, qui s’amorcent bien souvent avec les fameux « jours blancs » à l’école.
Dans ce contexte, la réforme des rythmes scolaires annuels - qui, notamment, va légèrement raccourcir les grandes vacances en faisant courir l’année scolaire 2022-2023 depuis le 29 août 2022 jusqu’au 7 juillet 2023 - devrait plutôt diminuer légèrement cette pression en matière d’organisation familiale à cette période de l’année.
La recherche d'activités est un exercice qui demande du temps et un réel talent de planification
Du coup, pour occuper les enfants et rythmer les vacances, le recours à des activités (stages, plaines, séjours…) est une excellente solution. Une solution qui n’est cependant pas toujours possible non plus, car la recherche d'activités est un exercice qui demande du temps et un réel talent de planification. Il faut en effet anticiper plusieurs semaines, voire plusieurs mois à l'avance pour réserver, dès que les places sont disponibles, des activités qui conviennent à toute la famille.
Une organisation qui relève de l’acrobatie familiale
Pourquoi « à toute la famille » ? Parce que ce n'est pas évident de trouver une activité qui cumule tous les critères pour coller avec les contraintes et souhaits de chacun·e. Il faut idéalement que ce soit situé à un endroit accessible (sur le chemin du travail, de la crèche…), que les horaires soient compatibles avec le boulot (certain·es employeurs/employeuses ne prévoient pas d’horaires de vacances, et l’accueil avant et après les activités est loin d’être généralisé), que le prix reste abordable, et… que cela plaise à son enfant, voire à l’ensemble de la fratrie.
Un exercice d'équilibriste - encore plus corsé pour les familles avec plusieurs enfants - dans lequel la loi du « premier arrivé, premier servi » préside en règle générale tant la demande est forte. Une loi qui implique aussi logiquement que, pour nombre de familles, leur choix ne pourra être rencontré. Ce qui peut conduire certaines d’entre elles à devoir renoncer à inscrire leurs enfants à ces activités. Une situation regrettable, car elle pénalise plus fréquemment les enfants issus des familles modestes dans leur droit à profiter, comme tous les autres, d’activités de qualité.
Cette réalité est celle d’un nombre important de familles pour lesquelles le budget « vacances » sur les deux mois doit faire l’objet d’une surveillance attentive pour être sûr de garder le porte-monnaie sous contrôle. Le contexte économique post crise sanitaire et l’inflation importante ont encore indéniablement renforcé cet état de fait.
Des moments plus précieux qu’ils n’en ont souvent l’air
Souvent sous-estimés à côté du temps scolaire qui est, lui, directement centré sur le développement des apprentissages et des compétences, les temps de repos et de loisirs ont pourtant une importance fondamentale pour le développement et le bien-être des enfants. Dans un cadre plus ouvert, plus libre, qui laisse davantage de place à la rencontre, à la découverte et l’expérimentation, combien de jeux dans la nature, d’aventures en groupe ou d’expérimentations créatives avons-nous vécus, et dont des souvenirs impérissables nous sont restés ?
Ces moments particuliers qui nous ont marqués et nous construisent, chaque jeune, chaque enfant y a droit. Et cela compte tout autant que les moments d’éducation plus formelle qui émaillent leur quotidien tout au long de l’année.
EN ACTION
Une réforme qui se prépare, une opportunité à saisir
Une réforme du secteur des loisirs est actuellement en cours de préparation. C’est une opportunité pour le renforcer, tant au niveau de sa qualité que de son accessibilité.
Pour la Ligue des familles, il est nécessaire de vérifier que l’offre en matière de loisirs à des tarifs accessibles pour toutes les familles soit suffisante sur l’ensemble du territoire, par exemple en effectuant un monitoring public de l'offre et des prix. Un tel monitoring serait un outil utile pour procéder à une évaluation de l’accès aux loisirs et permettre, le cas échant, d’adopter des mesures ciblées de soutien à destination des opérateurs et des familles.